Les Spectres
En des temps reculés, alors que la troisième guerre mondiale
n'était encore qu'une esquisse dans le labyrinthe du destin, deux frères
vivaient dans un petit village paisible...
L'ainé d'entre eux se nommait Zhart, qui, aimant à se jeter corps
et âme au coeur des batailles, suivait la voie des guerriers.
Le second, Filoutube, plus agile, goutait à la discrétion et à
la finesse: il était samouraï.
C'était le soir. Récits d'aventures, récits de coeur, musique et rires
formaient un joyeux brouhaha qui résonnait dans le petit village
qu'habitaient nos deux frères. L'éclat des étoiles, bien que l'heure
soit déjà bien avancée et malgré leur fort rayonnement, était éclipsé
par celui du feu de joie, des lanternes et autres jeux de lumières
disposés à travers la bourgade. Les plats, plus divins les uns que les
autres, abondaient et le vin coulait à flots. En effet, par cette
magnifique nuit, les villageois célébraient la nouvelle année!
Loin du vacarme et des lumières de la fête se tenaient Zhart et Filoutube,
rassemblés autour d'un feu. Les deux frères profitaient d'un
moment de tranquillité avant de retourner au coeur des festivités.
Tandis que chacun s'abreuvait d'air frais et contemplait le ciel, les
rumeurs de la fête cédèrent la place à un silence lourd, tendu.
Intrigués, Zhart et Filoutube s'arrachèrent à leur somnolence et tendirent
l'oreille. Soudain, un cri déchirant monta du village, terminé par un
affreux gargouillis. Un cri de mort, et pas des plus belles. Les frères
bondirent, tirèrent leurs armes de leurs fourreaux et s'élancèrent en
direction de la bourgade. Tandis que le vent fouettait leurs visages,
charriant des odeurs de brulé, mais aussi des restes d'effluves de
nourriture, de plus en plus de cris résonnaient, la panique gagnait le
village tout entier. Les deux hommes entendaient et sentaient cela:
leur course s'accéléra, jusqu'à ce que chacun d'eux n'entende plus que
le bruit de sa respiration haletante, le tambour de son propre coeur
dans sa poitrine, et que l'angoisse étreigne leurs estomacs.
Leur course s'arrêta aux abords de la grand place, là ou avait été dressée
la table pour le banquet, qui d'ailleurs gisait à présent renversée sur
le sol, aliments et boissons éparpillés sur le pavé. Des lanternes
avaient été catapultées sur les toits des maisons environnantes,
embrasant la chaume qui les constituait. A travers la fumée âcre, ils
percevaient les silhouettes des villageois paniqués qui couraient en
tous sens, trébuchant sur des corps, glissant dans des flaques sur
lesquelles ils n'osaient poser le regard: ils ne savaient que trop bien
de quoi elles étaient constituées. Les deux frères se remirent à
courir en direction du lieu d'où provenaient les habitants qui
s'enfuyaient. Ils parcoururent les rues du village à toute allure, leur
armes brandies, prêtes à accomplir leur oeuvre de mort.
Après quelques minutes aussi longues qu'une éternité de cette course
effrénée, ils débouchèrent sur une deuxième place plus petite, au
centre de laquelle deux hommes étaient occupés à persécuter une jeune
femme qui tentait vainement de protéger son enfant. Les criminels
s'avancèrent, l'un d'eux empoigna le petit garçon et l'attira à lui. La
mère esquissa un geste pour le lui reprendre, geste qui n'atteignit
jamais son but. Une lame d'acier brilla, éclair vif et éphémère: la
femme s'écroula. Le meurtrier se tourna vers l'enfant, une expression
animale sur le visage. Le petit garçon, les joues inondées de larmes,
hoquetait et hurlait.
L'homme qui le tenait dû estimer qu'il faisait
trop de bruit, car il lui brisa la nuque sans sommation. Le petit corps
tomba mollement sur les pavés.
Et les meurtriers riaient... Ils
riaient à gorge déployée. Un rire de fous... Un rire qui emplissait le
village, couvrant cris et crépitement d'incendies.
Un rire qui vrillait les tympans des frères, figés par l'horreur du spectacle.
Zhart fut le premier à s'élancer, bientôt suivit par Filoutube.
Surpris, les deux criminels n'eurent pas le temps de réagir: le
guerrier et le samouraï étaient sur eux. Le combat commença. La
colère des frères étaient si noire, si puissante, que les meurtriers
furent bientôt submergés, parvenant à grand peine à conserver leur
garde intacte. Les coups pleuvaient, chacun rivalisant d'audace et
d'habileté avec son arme.
Alertés par le fracas du combat, quelques
hommes parmi les plus forts du village se joignirent à la bataille. Une
poignée d'instants plus tard, les assassins gisaient à côté de leurs
victimes.
Jamais ils ne moururent, la haine qu'il avaient emmagaziner lors de ce combat,
les transforma peu a peu en spectres.
Ils ne cesserent d errer, cheeze, un jeune samourai les rejoignirent,
le clan des spectres commençait a prendre tournurent. Avec ce jeune homme a leur côté,
ils retrouvèrent gout a la vie et décidèrent de rechercher, de proteger les âmes perdu de ce monde.
Dim 3 Fév - 0:54